samedi 15 octobre 2011

J. Cole, la force tranquille


Turn off the lights for now everything just seem so right
And how you make the darkness seem so bright 
Feeling like things goin be alright lights please


S'il y a bien quelqu'un d'atypique dans le rap game actuel, ce serait bien J. Cole. Né à Francfort en 1985, Jermaine Lamarr Cole emménage à Fayetterville en Caroline du Nord à l'âge de 8 ans. Elevé par sa mère et sa tante, alors que nombre de rappeurs délaissent leur scolarité, il fait ses études à la Terry Stanford High School puis à la St John's University de New York, où il est diplômé avec mention très bien en économie et communication. Chapeau bas. A côté de ça bien sûr, Jermaine Cole remplit ses cahiers de rimes et concocte quelques prods avec un 808 Beat Machine que sa mère lui achète. Diplôme en poche, il sort sa première mixtape The Come Up en 2007, puis The Warm Up en 2009 où est extrait le fameux Lights Please qu'écoutera Jay-Z avant de le signer chez Roc Nation. Depuis, tout s'accélère entre ses apparitions sur les albums de Jay-Z, Wale et Talib Kweli, sa troisième et excellente mixtape Friday Night Lights et la préparation du fameux premier album studio, Cole World : The Sideline Story.

Comme un album autobiographique et une leçon de vie, J. Cole y dévoile ses multiples facettes, insistant sur son côté "gars bien", se la jouant rap conscient édulcoré avec ses conseils dans Dollar & A Dream III, sur ses relations avec les femmes dans Lights Please ou son rapport à l'argent. Money comes fast, so being hungry don't last. J. Cole joue à fond la carte de l'authenticité, it's a bigger picture and you can't photoshop me out, celle du grand frère, du gendre idéal, du gars bien et respectable, loin de l'image du rookie aux dents longues. J. Cole marche comme un ours paisible et tranquille, naviguant dans la jungle des rookies entre les fêtards et junkies Cudi et Wiz Khalifa et autres hédonistes Big Sean et Tyga. I spun around like, you wish my backpack Louis, now watch just how I do this. Non, Jermaine Lamarr Cole n'est pas une fashion victim, un connard qui abandonne sa meuf en cloque, un dealer ou un mec qui n'avait rien dans la vie sauf la musique, c'est un dur au grand coeur, un mec du hood qui a réussi ses études sans mettre sa street cred' de côté. Loin de tous les clichés, J. Cole n'hésite pas non plus à avouer quelques crises de larmes parfois dans Lost Ones. On serait presque trouché par toute cette sincérité.

C'est pourtant de cette image de gentil que J. Cole essaye de se défaire sur Mr. Nice Watch, en compagnie de son mentor Jay-Z, qui a lui aussi joué au cours de sa carrière de ses nombreuses casquettes de mec de Brooklyn devenu businessman respectable et époux d'une star internationale. No more Mr. Nice Guy, hello Mr. Nice Watch. You don't want no problems, put yourself in a tight spot so, dit-il d'un air menaçant pour tout ceux qui ne le prendraient pas au sérieux. Cette chanson est pourtant l'un des seuls temps forts d'un album cohérent mais trop lent et répétitif, faisant perdre à Cole World : The Sideline Story en efficacité. Who Dat et Work Out sont heureusement là pour conclure l'album avec punch et brio. Ce premier essai de J. Cole est une véritable réussite artistique, où il révèle ses talents de rappeur, de lyriciste et de producteur, doublé d'un succès commercial aux States avec plus de 218000 copies vendues la première semaine. Le rappeur se pose ainsi en MC sur lequel il faudra compter ces prochaines années, en espérant qu'il sorte un jour de l'ombre d'un mentor omniprésent. Lights please.



J. Cole - Dollar & A Dream III


J. Cole - Mr. Nice Watch (Feat. Jay-Z) 


J. Cole - Lost Ones


J. Cole - Work Out
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