samedi 12 novembre 2011

Cool Driver #9 : Isetta


Le piège était facile
Tu es tombée dans mes bras
On se prom'nait en ville
C’était la dolce vita
Et cette façon que tu avais de te serrer
Contre le revers de mon smoking blanc cassé
Je n’l’ai jamais retrouvé
Dans l'obscurité
Je le revois encore

Certains ingénieurs sont trop en avance sur leurs temps. Renzo Rivolta fait partie de ses hommes, qui ont eu raison avant tout le monde. A l'heure des villes encombrées où la moindre place de parking est précieuse et des réductions d'emissions de CO2, l'Isetta aurait eu une place de choix face aux Smart et autres Toyota iQ. Les motivations à l'époque ne sont pourtant pas les mêmes qu’aujourd’hui. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, il faut tout reconstruire et les consommateurs sont plutôt à la recherche de voitures populaires et économiques, à l'instar de la Deuche de Citroën ou de la 4CV de Renault, ou se tournent vers les scooters, bien moins chers. Rivolta, chef d'entreprise italien qui a fait fortune en fabriquant des réfrigérateurs, cherche alors à concevoir un petit véhicule capable de transporter deux adultes, un enfant et leurs bagages, en toute sécurité. Initialement confié à l'ingénieur Gobini, le projet est repris par les ingénieurs Ermenegildo Preti et Pierluigi Raggi. Le prototype est présenté au Salon de Turin en 1953. En forme de goutte d'eau et doté d'une unique porte frontale atypique, le petit véhicule est mû par 4 roues et un moteur de motocyclette. Elle est nommée Isetta, du nom de l'entreprise ISO Rivolta. Lumineuse grâce à ses nombreuses ouvertures en Plexiglas, originale avec son levier de vitesse à gauche et équipé d'un toit ouvrant en toile pour vivre pleinement la dolce vita, l'italienne fait sensation.

Mais malgré son prix compétitif, les ventes d'Isetta restent confidentielles en Italie, notamment à cause d'un autre pot de yaourt, la Fiat 500. Rivolta vend donc la licence de sa voiturette à plusieurs constructeurs, dont BMW au bord de la faillite, qui retrouvera un second souffle grâce à l'Isetta.  Le constructeur allemand en vendra plus de 160000 exemplaires entre 1954 et 1962. Le manque de rentabilité du modèle et l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages en pleines Trentes Glorieuses auront raison des microcitadines, au profit de berlines plus grosses et bien plus confortables. En 1962, l'Isetta disparaît du catalogue BMW, par la petite porte. Malgré son aspect futuriste, elle apparaît soudain désuète, ne laissant aucun souvenir impérissable. Avec le recul et les problèmes rencontrés actuellement avec l'automobile, l'Isetta est pourtant l'une des voitures les plus innovantes et intelligentes jamais conçues.

Cinquante ans plus tard, avec le regain d'intérêt pour les micro-citadines pour les raisons évoquées au début de l'article, BMW se pencherait sur une future iSetta qui s’intégrerait à sa nouvelle gamme verte et électrique "i". Mais pour tout ceux qui veulent rouler au volant de l'Isetta originelle comme Elvis Presley ou Cary Grant, comptez environ 10000€ pour une bonne occasion, tout en sachant que les pièces de rechange sont quasi introuvables.


Cary Grant posant avec son Isetta en 1955

Colonel Parker and Elvis Presley in the BMW Isetta : The Colonel home : 1215 Gallatin Road South Madison, Tennessee 37115
Elvis Presley et son Isetta en 1957



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